Notre histoire
Tout part d’une aventure pédestre partie du Cameroun, Nigéria, Niger, Algérie, Maroc en passant par l’Europe (Espagne) laquelle fut très difficile, durant celle-ci nous avions vu mourir nos compatriotes au désert du Sahara et dans la Méditerranée pour cause de famine et de soif ainsi que beaucoup d’autres subsahariens, sans oublier de nombreux corps en état de putréfaction avancé tout au long de ce voyage.
En Algérie, nous avions dormi dans les rochers à plus de 10km de la ville de Tamanrasset, parce qu’on n’avait pas de papiers légaux. Il était impossible de séjourner dans un hôtel et on n’avait pas droit au travail.
De nombreux compagnons de voyage et compatriotes devenaient fous parce qu’ils ne s’imaginaient pas se retrouver dans ce genre de situation, or la souffrance ne faisait que commencer. Ceux qui avaient encore de l’argent rebroussaient chemin dans leur pays respectif. Car la vie devenait impossible pour les sans papiers, les jeunes femmes devenant obligatoirement les esclaves sexuelles.
Au Maroc, nous avons marché à pieds secs de Oujda à Nador pendant les semaines pour atteindre l’enclave Espagnol de Melilla.
Puis de Nador à Tétouane (CEUTA Espagne) quand la tentative à la barrière était négative à Melilla. Pour une distance au moins 1500 km pendant des mois entiers, sans argent, sans nourriture, sans vêtements appropriés, tout au long du Maroc, on vivait de l’aumône.
En Europe, sans papiers donc n’ayant aucun droit, nous dormions dans les vieilles voitures, Eglises, cages d’escaliers, maisons abandonnées et nous nous ravitaillions dans les décharges publiques.
Rapatriés au Cameroun depuis Novembre 2005, nous avions décidé de créer l’Association des rapatriés et de Lutte contre l’Emigration Clandestine du Cameroun (ARECC) pour édifier de nombreux compatriotes qui veulent par tous les moyens partir en Occident (Europe, Amérique, Asie, Maghreb, etc…) surtout clandestinement sur les dangers réels vécu de ce fléau, parce que nous pensons qu’il faut en combattre les causes par une bonne information sur la vie des migrants illégaux et dénoncer l’illusion miroitée par certains de nos compatriotes et les chaines de télévisions étrangères, en utilisant comme arme crédible et sincère, « LA VERITE ». Que 98% ignore ici chez nous. Pour vous dire, ce que vous voyez à travers les images et ce que vous croyez n’est pas ce que nous avions vécu ou n’est pas toujours conforme à la réalité.